C'est l'anniversaire de Sérendipité! Si vous allez vraiment tout en bas de ce mail, vous verrez que vous pouvez même recevoir un cadeau...
Rue de Nantes, Août 2023
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J’avais prévu de vous écrire une lettre sur la difficulté à demander de l’aide.
Enfin plutôt à demander du soutien pour les projets ou les rêves qui nous tiennent à coeur. La difficulté à exposer sa vulnérabilité, à dire “j’ai besoin de vous”.
A l’heure du financement participatif et de l’appel à la commu (celleux qui ne sont pas sur Instagram n’auront pas la référence), étais-je à rebours des tendances en trouvant très difficile de dire “j’ai besoin de votre aide là-dessus”?
Mais il se trouve, magie de l’existence, que c’est en aidant une amie à traverser un jour tout gris, que j’ai eu envie de vous parler d’autre chose.
A cette amie qui avait l’impression qu’elle allait forcément perdre un bout d’elle-même dans la situation qu’elle vivait, je me suis vue répondre:
“Dans un tableau, tout ne peut pas être au premier plan. Sinon tu perds la perspective. Et donc la composition”
Cet été j’ai eu l’immense chance de visiter le musée Van Gogh à Amsterdam.
Je suis fascinée par cet artiste depuis que je suis enfant. Notamment par ses autoportraits, qui dessinent les contours d’une identité à la fois immuable et toujours mouvante.
Mais mon tableau préféré reste celui de l’église d’Auvers sur Oise, ce tableau tordu, comme sorti d’une gueule de bois chancelante, où l’église imposante semble écraser toute perspective, prendre toute la place, dans ce ciel qui hésite entre l’orage et la nuit.
Pourtant quand on y regarde bien, il y a autant de lumière que de nuit dans cette toile, il y a mille détails vivants.
L'Eglise d'Auvers-sur-Oise, vue du chevet - Juin 1890 (Si vous habitez Paris et que vous voulez voir ce tableau en vrai, courrez voir l’expo Derniers mois à Auvers sur Oise au musée d’Orsay)
C’est cela je crois que j’essayais de dire à mon amie. Qu’avec les mêmes couleurs, le même environnement, le même soleil, on ne compose pas le même tableau selon les moments de sa vie.
On ne projette pas la lumière aux mêmes endroits, on ne donne pas le même poids aux éléments.
Même dans les toiles de Sonia Delaunay, une autre des mes peintresses favorites, il y a un art de la composition savamment étudié qui donne du relief à l’ensemble.
Sonia Delaunay, Prismes électriques, 1914
En cette rentrée, qu’avez-vous mis au premier plan? Sur quoi avez-vous décidé de projeter la lumière? Et depuis quelle origine? Quelles couleurs avez-vous choisi de donner à votre vie du moment?
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